Je m’appelle Corentin Ruault, j’ai 34 ans. Longtemps, j’ai cru que le silence protégeait. J’ai grandi avec des troubles spécifiques des apprentissages, cherchant ma place dans un monde où les mots semblaient parfois se dérober. Puis, au cœur d’une dépression, j’ai découvert que pour guérir, il me fallait remonter le fil de ma propre histoire. C’est là que le passé a commencé à frapper à ma porte.

En partant sur les traces de ma grand-mère maternelle Adèle, j’ai ouvert une brèche dans le temps. Derrière elle, j’ai rencontré des visages oubliés, des destins brisés, des vies suspendues aux rafles, aux exils et aux survivances silencieuses. Avec Régine Immergout, témoin active et mémoire vive, j’ai façonné mon premier livre : Le Silence des Absents. Un ouvrage où l’écriture n’était pas seulement narration, mais acte de réparation, de dignité et de lumière.

De ce travail est né quelque chose qui dépasse le simple geste de raconter : j’ai compris que je devenais passeur de mémoire. Non par choix intellectuel, mais par nécessité intime. Car dans la fragilité des archives, dans les traces ténues d’un nom retrouvé, dans une photo sauvée de l’oubli, se cache une responsabilité : faire vivre ceux que l’Histoire a voulu faire taire.

Et très vite, Le Silence des Absents n’a plus été seulement un livre :
il est devenu une identité, une signature, une marque profonde pour toutes mes recherches et pour la mission que je porte désormais.
Il est devenu l’espace où se rencontrent l’Histoire, la généalogie et la mémoire ; la maison symbolique de ma quête.

Depuis, cette recherche est une passion exigeante, documentaire et sensible. Je poursuis l’exploration patiente de l’arbre de ma lignée, reconstituant les chemins dispersés de mes ancêtres. Chaque document retrouvé, chaque piste éclaircie, chaque nom redonné à un visage est une victoire contre l’effacement.

À travers ce site, je partage ce travail de transmission, situé à la croisée de l’intime et de l’historique. Que ces récits contribuent à éclairer les ombres, à renforcer la mémoire collective, et à rappeler qu’aucune vie ne mérite de disparaître dans le silence.